Cette année, le Met Gala 2025 s’est inscrit dans une ambiance aussi historique que politique. Bien avant la réélection de Donald Trump, le thème avait déjà été fixé : « Superfine: Tailoring Black Style », une ode à l’élégance du dandysme noir et à l’héritage flamboyant de la Renaissance de Harlem des années 1920-1930. Après les floraisons poétiques du « Jardin du Temps » en 2024 et l’hommage à Karl Lagerfeld en 2023, la mode s’est cette fois tournée vers une sophistication sur mesure, enracinée dans l’histoire afro-américaine.

Un Gala sous haute couture (et haute contribution)
Comme toujours orchestré par Anna Wintour, la grande prêtresse de Vogue, le Met Gala a conjugué glamour et philanthropie. Les maisons de couture se sont arraché les tables à 350 000 dollars pour dix couverts, permettant de récolter 31 millions de dollars pour le Costume Institute — un record absolu. Une démonstration éclatante de pouvoir, de style, et d’engagement culturel.

Reines et rois du tapis bleu
Le traditionnel tapis rouge a cette année viré au bleu nuit, clin d’œil élégant aux costumes classiques. Et qui d’autre que Rihanna pour le clore en beauté, vers 22h ? Vêtue d’une création Marc Jacobs, elle a révélé au passage une nouvelle inattendue : l’arrivée prochaine de son troisième enfant. Toujours souveraine, Riri n’était pas en retard — c’est le monde qui était simplement trop pressé.

À ses côtés, ASAP Rocky a brillé dans un ensemble de sa marque AWGE, confectionné avec son styliste Matthew Henson. Bijoux Bvlgari scintillants, veste à double boutonnage inspirée de Harlem : un look de dandy moderne, hommage à ses racines.
Présidences stylées et apparitions de légende
Les coprésidents de la soirée, Colman Domingo et Lewis Hamilton, ont marqué le ton. Colman, d’abord drapé d’une robe de chœur cobalt, a ensuite révélé un costume signé Valentino. Quant à Hamilton, il a misé sur l’épure : costume ivoire signé Grace Wales Bonner, avec béret assorti — sobre, mais puissamment symbolique.

La grande Diana Ross a fait son retour au Met Gala après plus de 20 ans d’absence. À 81 ans, elle a défilé comme une impératrice dans une robe blanche imaginée avec le designer nigérian Ugo Mozie, traîne de six mètres comprise. Un moment suspendu.

L’audace et les surprises
- Alton Mason, premier mannequin noir à avoir défilé pour Chanel, a illuminé le tapis avec un look BOSS afro-futuriste, mi-samouraï, mi-superstar.

- Demi Moore, en pleine renaissance hollywoodienne grâce à The Substance, a opté pour une robe-cravate spectaculaire signée Thom Browne : un travail titanesque de 7 600 heures, composé d’un million de perles tubulaires.

- Kim Kardashian, d’ordinaire théâtrale, a surpris par sa retenue : deux-pièces en cuir embossé crocodile Chrome Hearts, chapeau en prime. Minimaliste… à sa manière.

- Walton Goggins, quant à lui, a inversé les genres avec une jupe renversée, dans une autre pièce signée Thom Browne. Audacieux, assumé, impeccablement exécuté.

- Enfin, Madonna, éternelle provocatrice, a prouvé une fois encore que le style n’a pas d’âge. En smoking blanc Haider Ackermann pour Tom Ford, cigare à la main (non allumé, on est aux USA), elle a rappelé pourquoi elle reste l’icône ultime.

🎩 Le Met Gala 2025, bien plus qu’un simple bal de célébrités, a offert une fresque vivante du style noir, entre hommage historique et affirmation contemporaine. Dans une époque en tension, la mode a su redevenir ce qu’elle est au fond : un manifeste. Et cette année, il portait l’élégance comme drapeau.